31 mai 2014

Montagnes berbères

Partis de bon matin pour Imlil dans un grand taxi, nous arrivons assez tôt pour entreprendre la randonnée le jour même, ce que nous avions grandement espéré. En fait tout a été très rondement, dès notre arrivée au stand de grand taxi, il y avait assez de passagers pour partir tout de suite, ce qui nous a beaucoup surpris. Bien entendu dès que nous descendons du taxi, des locaux nous entreprennent déjà pour nous vendre une carte ou encore nous trouver des mules, nous avons plutôt décider d'être nous-mêmes les mules et de suivre un GPS ancestral, soit les taches de couleurs sur les roches du parcours, c'est fou, mais ça fonctionne encore.

Nous sommes surpris car nous ne pensions pas que la première journée serait en montée, vous savez les taches de couleurs ne donnent pas la dénivellation, mais une fois arrivé en haut c'est vraiment joli et l'on se récompense avec un jus d'orange pressé sur place. Bon, il est un peu plus amer car je crois que le monsieur n'a pas beaucoup de compétition et donc il ne voit pas l’intérêt de peler ces oranges avant de les presser donc nos jus goûtent un peu la pelure, mais rien de mieux pour nous ravigoter pour finir notre journée de marche. Par la suite, en suivant la route goudronnée parsemée de petites fleurs, entourée de montagne et tout en discutant, notre chemin se fait très bien. Nous apprécions vraiment notre journée en arrêtant dîner sur un bout de terrain au beau soleil, se faisant doré le bout du nez, c'est pas si mal comme vie de randonneurs.

Première journée, il fait beau et un bon jus d'orange pour nous récompenser!

Le chemin est vraiment joli avec ces petites fleurs printanières
En arrivant au village, c'est pas facile car nous nous faisons suivre par des locaux qui nous racontent un peu des histoires comme quoi le refuge est fermé et l'autre gîte il est vraiment très cher, tu encourageras les riches et pas les villageois... Finalement, le refuge est ouvert, l'autre gîte fait les mêmes prix que celui qui nous suit partout, on se sauve pour valider le tout et l'on est bien content de lui faire un pied de nez mental quand l'on se rencontre qu'il nous mentait en pleine face. Sa phrase précise était : le refuge, c'est comme Guantanamo, ça n'existe plus! On aurait bien dû se douter qu'il ne savait pas trop de quoi il parlait!

On choisi finalement un gîte avec une superbe terrasse, la vue y est spectaculaire, la neige qui traîne encore en cette fin de mai rend l'endroit encore un peu plus magique. Les petites tâches blanches sur les montagnes auraient peut-être quelque chose à voir avec le froid qu'il fait dès que le soleil se couche. Je m’emmitoufle tellement pour le dodo que je me réveille dans la froidure du petit matin toute en sueur dans mes huit épaisseurs. Cela ne m'empêche pas d'être prête pour affronter la montagne, on ne peut pas en dire autant de mon mari qui grogne de manière assez plaintive dans le lit, nous ne savons pas ce qui l'affecte. C'est peut-être l'altitude car nous sommes au village le plus élevé du Maroc, selon notre hôte, mais toujours est-il que l'énergie ne sera pas au rendez-vous pour entreprendre notre randonnée, nous restons donc sur place à profiter du paysage et je dois l'avouer je suis bien contente de pouvoir lire toute la journée, game of thrones m'amène dans d'autres montagnes, mais c'est tout aussi dépaysant.

Assis tranquillement sur la terrasse de notre gîte après une belle marche

Paysage avoisinant notre gîte, le village de Tacheddirt
On se réveille donc le troisième jour, tous les deux en pleine forme et deux choix s'offrent à nous : retourner sur nos pas vers Imlil ou faire deux journée de marche en une et faire 24 km jusqu'à Seti Fatma. Et les perdant sont … nos mollets! Nous avons décidé d'y aller pour les 24 km, c'était vraiment une aventure qui a demandé de la volonté, mais que nous avons beaucoup apprécié. La vue du haut de la montagne était superbe, la montée, elle, fut plus laborieuse, Simon avait particulièrement de la difficulté avec le cardio en altitude et on en profitait pour prendre des pauses-photos plus régulièrement. La descente est ma Nemesis habituelle et je l'affronte petit pas par petit pas, une chance que le chemin fait des dizaines de zig zag sinon je crois que j'aurais opté pour la position boule et j'aurais roulé jusqu'en bas... probablement une mauvaise idée.
Ouf première pause de notre longue journée de marche, la montée s'annonce ardue

Réaction de Simon en arrivant au sommet : aaaaaa, (son un peu guttural) et il ''s'effoire''

Réaction d'Anne-Marie au sommet : Yes on est en haut la la la la la

Paysage de l'autre côté du sommet, tout aussi beau

Nous passons dans quelques petits villages berbères, ces petits amas de huttes dans les montagnes ont été branchés à l'électricité que tout récemment et l'eau courante n'est pas chose commune, donc c'est très pittoresque. Nous avons trouvé par contre que les villages étaient très sales, avec des déchets dans le milieu des ''rues'' entre les maisons avec des enfants qui jouent juste à côté, c'était vraiment choquant selon nos standards canadiens. Nous n'avons pas eu le temps de nous arrêter longtemps dans ces endroits car nous voulions arriver à Seti Fatma avant le coucher du soleil, on nous a offert le thé à plusieurs reprise, mais on ne sait jamais si c'est de bon cœur ou si c'est pour nous vendre des trucs, nous étions donc impoli selon leur culture, mais nous passions gentiment notre chemin. Quand nous avons finalement vu la fin du chemin avec le minaret de la mosquée de Seti Fatma au loin, je crois que tous les membres de mon corps en auraient pleuré de joie, ou de douleur!

Rivière de roches avec un petit village berbère perché dans la montagne

Oh lala que c'est beau de voir l'arrivée après 24 km de marche, nos mollets, cuisses et genoux en pleurent de joie

29 mai 2014

Conduite marocaine


En revenant du désert, nous avions un dilemme, nous voulions visiter quelques endroits ''reculés'' du Maroc, mais comme ici se louer un scooter n'est pas une option, nous ne savons trop comment faire pour se déplacer. Il y a bien sûr plusieurs tours opérateurs qui proposent les trajets que nous souhaitons faire, mais leurs tarifs sont fait en fonction des riches européens qui voyagent ici, car à 80 euros par personne par jour, n'incluant pas les repas, je trouve cela vraiment saler pour aller voir des gorges et des vallées. Reste l'option de la voiture, assez simple mais pas tant que cela considérant que les transmissions automatiques ne se trouvent pas sur les routes du Maroc et que les connaissances de la boite manuelle ne se trouvent pas vraiment dans nos esprits. Donc, je veux que tout le monde donne une bonne main d'applaudissements à Simon qui a pris son courage à deux mains et qui a clutché et déclutché avec une aisance incroyable!

Simon bien fier de sa conduite en haut d'une montagne

Nous avons donc pu nous promener où nous voulions pendant deux jours, ce qui est vraiment bien. Deux choses importantes à savoir au Marco quand tu conduis, l'essence est à 2$ le litre et les tickets peuvent être assez chers. Et oui, nous qui sommes toujours respectueux des règles avons dû discuter avec un policier marocain pour baisser la note des quelques km/hr qui dépassaient la limite permise. Pour notre défense, nous passions d'une zone illimité (où nous roulions en pépères avec plein de monde qui nous collait dans le derrière) à une zone de 60, dû à un virage important avec encore une excroissance à notre voiture qui était pratiquement dans la valise. Le radar donnait 68 km/hr, la tolérance est de 10% donc c'est pour 2 km/hr que nous nous sommes fait pincer. J'en connais un qui n'était pas joyeux, mais ici les règles ne sont pas toujours fixes, car notre excroissance n'a pas semblé avoir de ticket elle... Tout en restant souriant avec un air un peu découragé, notre contravention a été diminuée, mais quand même, je crois que le policier était probablement content de prendre nos sous et de les mettre dans ses poches car papier de ticket nous n'avons jamais eu finalement. Je vous dis qu'après cela nous étions des conducteurs exemplaires et, malgré les nombreux contrôles de police, ce n'est qu'au premier qu'il nous a été demandé de nous arrêter. La chance du débutant tu parles...

Ce type de chargement est tout à fait légal et on voit souvent des camions surchargés avec beaucoup, mais vraiment beaucoup de marchandises sur le toit
Si ce n'est que de cette aventure, notre première journée a très bien été, les gorges de Dadès sont de superbes paysages de montagnes rouges avec une toute petite rivière au fond de la vallée. Nous avons pris un de nos meilleurs repas marocain sur une terrasse dans une riad au fond de la vallée, je ne sais pas si c'était les mouches (je dirais près d'une cinquantaine de mouche prenait le thé avec nous) qui nous ont rendus maboules, mais les aubergines et courgettes étaient délicieuses. La vallée des roses a été notre prochain arrêt, elles étaient bien cachées ces fleurs car nous ne les avons pas trouvées, les paysages étaient bien jolis, mais pas de jardins de roses en vu, je ne sais pas trop où le festival des roses qui commençait demain prend ces fleurs.

Nous dans les gorges de Dadès avec le relief connu comme étant des pattes de singes
Paysages que nous voyons tout le long des gorges, avec la route qui sillonne par monts et par vaux
La route dans les gorges juste assez large pour une petite voiture, quand j'ai pris une photo j'ai eu peur de recevoir la paroi en pleine face!
Quelques arbres au fond de la vallée mais sinon ce ne sont que des montagnes qui nous entourent
Ruines dans la vallée des roses, peut-être que les fleurs sont cachés dans cet ancien Kasbah
Le lendemain, nous faisons le tour des petits coins qui ont servi à tourner quelques films, le patient anglais, Babel, Jésus de Nazareth, pas que nous reconnaissions vraiment les lieux, mais j'avoue que c'est très photogénique comme endroit. Nous faisons Aït Benhadou par nous même et montons au sommet en soupirant quelques fois avec la vitesse tortue des groupes organisés que nous ne pouvons pas dépasser car les rues sont trop étroites. Puis nous allons visité notre premier oasis, nous ne savions pas trop à quoi nous attendre, mais la route n'est pas tout à fait conviviale, c'est un rang en mauvais état, on roule à 20 km/hr et ça brasse pas mal. Arrivés là-bas, on nous fait des simagrées pour avancer et arrêter tout le temps, on finit par comprendre qu'il y a un tournage en court et qu'ils ne veulent pas notre Renaud dans leur plan de film musulman traditionnel. La vie quotidienne est quand même bien présente et les dames font leur lavage dans la rivière qui alimente l'oasis, très pittoresque à regarder, mais est-ce bon pour l'environnement qui les abrite, cela reste à voir.

Aït Benhadou, reconstruit majoritairement pour Jésus de Nazareth
Vue du haut de Aït Benhadou
Les femmes de l'oasis
Ensuite c'est direction vallée du Drâa, la route est vraiment sinueuse et ça monte dans les montagnes, disons que je n'aime pas toujours voir les ravins tout près de ma porte. On finit par arriver au village de Tamnougalt où l'on visite avec un guide typiquement marocain, c'est à dire qu'il s'impose un peu, mais il est bien sympathique en fin de compte. Il nous fait faire le tour de la Kasbah familiale puis du Ksar de la ville (maison dans le mur fortifié), il nous promène dans les jardins de la palmeraie, on voit un peu de tout, c'est bien agréable, mais un peu long. On lui dit donc que l'on aimerait retourner à Ouarzazate et que nous devons quitter car l'on veut aller voir un peu plus loin dans la vallée. C'est là que ça devient très marocain comme expérience, il nous dit je vous propose de passer par la piste pour aller jusqu'à Timidarte puis après de retourner sur Ouarzazate, je pourrais vous accompagner pour vous montrer le chemin. Là pour nous, c'est ouf la piste, nous ne sommes pas supposer en faire, je doute que ce soit bien facile en Renaud, ce n'est pas un 4x4 tu sais. Et là il nous dit, c'est très facile, il n'y a pas de problème, ça passe très bien. Bon, on se dit qu'il connaît bien la région et que ça doit être vrai. Ouf... ce ne fut pas une partie de plaisir, bon on a rit quand même pas mal tellement nous étions pathétiques dans la piste qui était à peu près une trail de 4roues en roche avec des petites rivières à traverser, notre guide qui fait signe à Simon pour avancer par ici ou par là. Ha lalala, quelle histoire de conduite marocaine.  

Vue de la palmeraie de la vallée du Drâa, qui est une des plus grande du Maroc

Simon qui avance sur la piste, qui est à cet endroit pas si mal du tout

23 mai 2014

Désert solitaire

À Merzouga, nous sommes dans un petit village sur le bord des dunes, dans la cour arrière de l'hôtel, déjà de petites collines de sable rosé nous donnent envie d'aller se mettre les pieds dans le sable. Attention Rock Voisine, ici il n'y a pas d'eau, mais tout plein d'endroit pour être seul sur le sable, les yeux perdus dans l'horizon.

Nous partons pour une nuit dans le désert, j'enfourche mon dromadaire et je fais la ride d'une heure et demie en penchant toujours un peu vers la droite, le bout de bois de ma selle qui me rentre dans la cuisse (j'ai un bleu maintenant), bref c'est toujours aussi confortable comme monture. Le désert est à perte de vue, c'est à se demander si nous ne passerons pas la nuit en Algérie! À en voir la monture de Simon, on dirait que l'on a fait pas mal plus long de route haha, Jimmy, de son prénom, est fatigué et reste couché un bon moment. On peut dire que M. Labrecque fait tout un effet à tous ces dromadaires.
Notre guide en habit traditionnel pour l'occasion, a noter que nous l'avons vu le lendemain en t-shirt adidas orange, ça te change un homme je ne l'avais presque pas reconnu!

Je trouve que sur cette photo j'ai assez l'air naturelle, mais sur beaucoup d'autre je penche vraiment d'un côté et j'ai pas l'air née pour monter un dromadaire

Pauvre Jimmy il a pas eu une journée facile, regarder comme mon Bob est en forme, sur le vidéo (que nous ne réussisons pas à loader désolé) il n'arrête pas de faire des moves de têtes comme une rock star alors que Jimmy fait pas mal pitié hahaha
Nos tentes berbères sont plus confortables que nous l'avions imaginé, beaucoup de couverture pour nous garder au chaud car la nuit dans le désert, c'est frisquet. Je crois que c'est pas mal occidentalisé, car on y trouvait même une toilette sous une autre tente, ce qui ne fait pas très désertique comme installation, j'imagine que les nomades ne traînaient pas leur bol en céramique au travers des dunes. En attendant le souper, le vent se lève et avec le vent, il y a le sable qui s'élève, nous avons droit à une mini tempête! C'est surtout les éclairs qui sont impressionnants, dans la noirceur du désert, pas de lumière de ville, les éclairs illuminent le désert pendant une fraction de seconde, mais se succèdent rapidement pour nous donner tout un spectacle. Bien équipé pour faire face au sable qui nous attaque, c'est toute une expérience!
Notre douillette tente berbère

Des éclairs comme celle-ci nous en avons vues beaucoup

Équipement anti tempête de sable pour canadien
Après les dunes, il y a encore le désert mais d'une autre sorte, fini la houle de sable à perte de vue, tout cela se transforme drastiquement (c'est vraiment une ligne claire) et devient une étendue sèche et aride avec que quelques bosquets chétifs pour varier le paysage. C'est un cadre de road runner mais nous n'avons pas vu de ''meep meep'' ou de coyote.

Sur la route qui bordent les dunes c'est désertique, quelques riads transformées en hôtel ponctues le paysage 
Nous profitons de la tranquillité du village de Merzouga pour regarder le temps passer dans le désert, assis sur une dune tout seul, c'est parfait pour terminer notre séjour ici. Nous papotons de choses et d'autres en se faisant doré sous le soleil de la fin de journée quand, sorti de nul part, un homme vient se joindre à nous. Il ne faut pas longtemps pour qu'il nous pointe un puits à droite et la grosse dune juste à côté, nous ne sommes pas trop surpris lorsqu'il se met à sortir des babioles de son sac, des roses des sables ou des beaux morceaux de quartz, rien qui nous intéresse, mais bon c'était le désert en solitaire ou presque.



Boutique de Merzouga où l'on vend les traditionnels tissus marocains mais aussi des vieux skis rossignols sortis des années 80, nous n'avons pas vu les bottes par exemple!

20 mai 2014

Le Maroc et ses bargains

Nous avons appris que bien qu'il y a beaucoup de choses pour lesquelles nous sommes doués, négocier avec un marocain n'est pas l'une d'elles. Cela rend notre périple au Maroc parfois inconfortable parce qu'il faut toujours marchander, sinon ''crash le cash''. Ce n'est pas seulement pour les choses que tu veux, tu dois aussi argumenter pour les choses que tu ne désires vraiment pas acheter.

Que ce soit pour une direction que tu n'as pas demandée ou pour une visite gratuite, on nous tend toujours la main à un moment pour un pourboire et on nous fait savoir lorsque ce n'est pas suffisant. Il y a aussi l'arrogance qui vient avec la négociation, on nous donne initialement un prix ridiculement élevé, alors nous rétorquons par un prix plutôt faible et l'arrogant nous rétorque : ''tu n’achèterais même pas des peanuts avec ce montant là''. C'est parfois dur à supporter en conservant le sourire. À noter que je ne suis pas certaine que je réussirais à me négocier un bon prix sur les peanuts non plus...
Fabrique de cuir, ici étape de la teinture pourboire demandé pour avoir eu accès à la vue 20 dirham car 15 n'étaient pas suffisant
Même sur la nourriture, il y a place à faire baisser les prix, en fait il arrive que l'on se fasse guider sympathiquement dans un restaurant avec une belle vue ou encore dans un cadre traditionnel marocain. Tout cela paraît bien sauf que la vue panoramique peut se limiter au toit du voisin et la carte affiche une surprime touristique. On réussi à faire descendre le prix à un niveau acceptable, mais au moment de nous remettre la facture, on nous charge des taxes (qui doivent être inclus dans le prix ''affiché'') et la bouteille d'eau était de très bonne qualité si on la juge par sa valeur... Bref on commence à ressembler à des poissons avec un air ébahi (surtout qu'il nous dit en nous quittant, la prochaine fois ce sera le prix affiché, je t'ai fais un bon rabais aujourd'hui... comme si je n'avais rien vu aller.) Résultat : marchander dans le restaurant = échec total pour les deux Québécois.
C'est pas mal la face que l'on faisait en sortant du resto
Cela dit, le Maroc est tout de même magnifique, tout est une expérience en soit; marcher dans la médina en essayant de ne pas se faire renverser par un cheval qui transporte des sacs de marchandises inconnus (et qui a la priorité), se faire pousser sans arrêt parce que les rues d'un mètre de large ne sont pas suffisantes pour tout le trafic humain, voir deux têtes de chèvres te faire la grimace sur une échoppe de boucher ou encore les essaims d'abeilles se coller sur le nougat multicolore.

Identification du chargement : bonbonne de propane, réaction : a ta boy que je me tasse vite du chemin
Chargement transporté à dos de mulet ou de cheval au travers des boutiques et des gens
rue achalandée de la médina
C'est aussi la vue des toits de la médina s’enchevêtrant avec les coupoles de télévision qui amène un air de modernité à cette vision qui serait autrement sans âge. Les grandes places où les gens se regroupent le soir avec les enfants qui roulent dans des minis voitures. Des marocains qui se crient et se crachent dessus dans une chicane de rue. Tout cela, arrosé, bien sûr, d'un thé à la menthe!

Vendeur de menthe! Ici c'est pas de la cloret mais le bouquet au complet

Rue de la médina qui borde notre riad

Vue panoramique des toits de la médina


Ruelle avec tissus typique du Maroc


14 mai 2014

Simon est tombé du train!?!

Une issue possible parmi tant d'autres, mais je me suis quand même fait un peu de mauvais sang. C'était à notre premier embarquement de train au Maroc à la gare de Casablanca, le train arrive et nous entrons dans les wagons. Dans les corridors du train, nous ne pouvons aller que dans une direction, car avec nos gros sacs, nous retourner est dangereux pour tout être vivant étant à moins d'un mètre de nous et il y en a beaucoup. Nous arrivons au bout de ce wagon et consternation, il n'y a aucune place libre, pour un trajet de 5 heures, ce n'est pas notre idéal. Je remarque toutefois que le wagon suivant semble moins achalandé, mais la porte entre les wagons est barrée, je dis donc à Simon avant que le train quitte la gare que nous pourrions tenter de changer de wagon. Je me lance donc, de retour sur le quai et je monte les trois marches pour entrer dans le wagon, je marche un peu histoire de ne pas être dans l'entrée et je vois qu'il reste des places assises. Je me retourne et je ne vois pas Simon... le train est en déjà en marche, je vais voir s'il n'est pas de l'autre côté de la porte barrée et il n'y est pas, je remarque alors que la porte du wagon par laquelle je suis montée semble avoir été déplacée, comme-ci quelqu'un s'y était agrippé. Je me mets donc à faire une panique interne puisque tout ce que je me dis c'est que Simon est tombé du train! Je finis par m'asseoir dans un compartiment puisque je ne peux pas faire grand chose et je me calme en me disant que je fabule un peu et qu'il n'a juste pas réussi à embarquer à temps mais qu'il est ok. Bref, je me fais plusieurs scénario pendant un bon moment puis au bout de deux arrêts en gare, je vois mon mari devant la porte de mon compartiment! Ouf, quel soulagement. Vous voulez savoir ce qui est vraiment arrivé? Quand j'ai dis à Simon que nous pourrions changer de wagon, il a choisi le chemin avec le plus de résistance (ce qui n'est pas très ingénieur de sa part); il a choisi de ré-affronter la totalité du corridor plutôt que de faire deux mètres au travers de quelques personnes pour se retrouver direct sur le quai. Ainsi, durant la demie heure où je me faisais du mauvais sang, lui tentait de se frayer un chemin dans le wagon trop achalandé. Arrivé au bout, dès qu'il y a eu un arrêt, il a réussi à me rejoindre. Bref, beaucoup de peur, mais aucun mal!

Sinon, notre séjour au Maroc démarre très lentement. Nous sommes pas top shape, notre rhume de la fin du Vietnam a un peu dégénéré avec la grande fatigue de nos vols et escales qui nous ont values près de 36 heures sans dormir. Nous tentons depuis de reprendre de l'énergie, mais disons que nous avons pas mal l'air de zombie et que nous ne prenons pas vraiment de photos de nos têtes.

Nous avons tout de même fait la visite de la seule mosquée ouverte au public non musulman, on nous y a expliqué tous les rites associés avec la prière, le rôle d'éducation qui est aussi donné à la mosquée. C'était très instructif, mais j'ai surtout retenue que le tapis était très moelleux... (peut-être que je ne cherchais que le meilleur endroit pour faire une sieste.)
Mosquée avec section réservée à l’Imam

Les balcons sont réservés aux femmes et le bas c'est pour les hommes, tout est décidément séparée dans cette religion surtout la prière

AMB, la mosquée et le ciel bleu, il y a un bon petit vent de la côte alors il ne fait pas trop chaud

La mosquée, dans les plus grandes au monde

Ville de Casablanca
Nous sommes ensuite allés vers Meknès (par le train précédemment détaillé) et nous avons exploré notre première médina. Ce n'est pas la plus mêlante et nous avons pu nous retrouver sans aide, exploit dont nous sommes encore assez fiers. À noter que nous venons tout juste d'arriver à Fez et que la médina semble être un vrai labyrinthe, alors nous ne nous désignerons pas comme des rois de la médina avant l'heure.  
Portes typiques d'une médina
Petite rue d'une médina
Mon plus grand exploit pour l'heure consiste en notre visite à Volubilis. Ancienne ruine romaine dans une très jolie campagne marocaine parsemée d'oliviers, il n'y a normalement rien de très olympien dans la visite. Les mosaïques sont très bien conservées ce qui rend le site intéressant, mais c'est le soleil et mon statut médical qui donne à la visite un aspect de marathon. J'ai dû faire appel à ma volonté pour assurer mon retour à l'entrée du site. Rendue là, j'ai assez l'air d'une romaine ressortant de terre pour arpenter les ruines, les jambes un peu tremblotantes comme si elles n'avaient pas fait d'exercice dans le dernier millénaire. Bon, j'ai une tendance dramatique ici, mais disons que c'était un exploit que nous aurions pu éviter en le faisant une autre journée, soit une avec un peu plus d'énergie. Depuis, nous avons dormi beaucoup et essayé d'intégrer de la nourriture dans notre routine (puisque mon estomac n'a pas eu faim depuis quelques jours, ce qui est surtout, si vous me connaissez bien, un très étrange phénomène). Les jus d'orange frais sont vraiment excellents et les abricots sont sucrés et dodus à souhaits et ont assuré un apport de nutriments. Ce soir à Fez, je suis pratiquement de retour à mon niveau habituel et une bonne harira (soupe avec des pois chiches) devrait complété le processus de guérison. Ainsi, si vous n'entendez pas parler de nous dans les prochains jours, n'ayez crainte, ce n'est pas que nous sommes malades mais plutôt perdus dans les dédales des ruelles de la médina de Fez, ce qui est mille fois plus attrayant comme situation.  
Campagne marocaine

Imaginez, c'est ma face avant la visite de Volubilis, pas encore blanche comme un drap mais ça s'en vient!

Des ânes sur la route de Volubilis

Quand j'ai vu la mosaïque je me demandais si j'étais si mal en point que cela mais non après vérification il est bel et bien monté à l'envers!

Volubilis
Ville de Moulay Ibriss au loin 
Preuve que Simon est toujours en vie après l'épisode du train
Ruine de la basilique romaine

Les ruines et la campagne
Des oiseaux qui nichent dans les ruines de Volubilis