31 mai 2014

Montagnes berbères

Partis de bon matin pour Imlil dans un grand taxi, nous arrivons assez tôt pour entreprendre la randonnée le jour même, ce que nous avions grandement espéré. En fait tout a été très rondement, dès notre arrivée au stand de grand taxi, il y avait assez de passagers pour partir tout de suite, ce qui nous a beaucoup surpris. Bien entendu dès que nous descendons du taxi, des locaux nous entreprennent déjà pour nous vendre une carte ou encore nous trouver des mules, nous avons plutôt décider d'être nous-mêmes les mules et de suivre un GPS ancestral, soit les taches de couleurs sur les roches du parcours, c'est fou, mais ça fonctionne encore.

Nous sommes surpris car nous ne pensions pas que la première journée serait en montée, vous savez les taches de couleurs ne donnent pas la dénivellation, mais une fois arrivé en haut c'est vraiment joli et l'on se récompense avec un jus d'orange pressé sur place. Bon, il est un peu plus amer car je crois que le monsieur n'a pas beaucoup de compétition et donc il ne voit pas l’intérêt de peler ces oranges avant de les presser donc nos jus goûtent un peu la pelure, mais rien de mieux pour nous ravigoter pour finir notre journée de marche. Par la suite, en suivant la route goudronnée parsemée de petites fleurs, entourée de montagne et tout en discutant, notre chemin se fait très bien. Nous apprécions vraiment notre journée en arrêtant dîner sur un bout de terrain au beau soleil, se faisant doré le bout du nez, c'est pas si mal comme vie de randonneurs.

Première journée, il fait beau et un bon jus d'orange pour nous récompenser!

Le chemin est vraiment joli avec ces petites fleurs printanières
En arrivant au village, c'est pas facile car nous nous faisons suivre par des locaux qui nous racontent un peu des histoires comme quoi le refuge est fermé et l'autre gîte il est vraiment très cher, tu encourageras les riches et pas les villageois... Finalement, le refuge est ouvert, l'autre gîte fait les mêmes prix que celui qui nous suit partout, on se sauve pour valider le tout et l'on est bien content de lui faire un pied de nez mental quand l'on se rencontre qu'il nous mentait en pleine face. Sa phrase précise était : le refuge, c'est comme Guantanamo, ça n'existe plus! On aurait bien dû se douter qu'il ne savait pas trop de quoi il parlait!

On choisi finalement un gîte avec une superbe terrasse, la vue y est spectaculaire, la neige qui traîne encore en cette fin de mai rend l'endroit encore un peu plus magique. Les petites tâches blanches sur les montagnes auraient peut-être quelque chose à voir avec le froid qu'il fait dès que le soleil se couche. Je m’emmitoufle tellement pour le dodo que je me réveille dans la froidure du petit matin toute en sueur dans mes huit épaisseurs. Cela ne m'empêche pas d'être prête pour affronter la montagne, on ne peut pas en dire autant de mon mari qui grogne de manière assez plaintive dans le lit, nous ne savons pas ce qui l'affecte. C'est peut-être l'altitude car nous sommes au village le plus élevé du Maroc, selon notre hôte, mais toujours est-il que l'énergie ne sera pas au rendez-vous pour entreprendre notre randonnée, nous restons donc sur place à profiter du paysage et je dois l'avouer je suis bien contente de pouvoir lire toute la journée, game of thrones m'amène dans d'autres montagnes, mais c'est tout aussi dépaysant.

Assis tranquillement sur la terrasse de notre gîte après une belle marche

Paysage avoisinant notre gîte, le village de Tacheddirt
On se réveille donc le troisième jour, tous les deux en pleine forme et deux choix s'offrent à nous : retourner sur nos pas vers Imlil ou faire deux journée de marche en une et faire 24 km jusqu'à Seti Fatma. Et les perdant sont … nos mollets! Nous avons décidé d'y aller pour les 24 km, c'était vraiment une aventure qui a demandé de la volonté, mais que nous avons beaucoup apprécié. La vue du haut de la montagne était superbe, la montée, elle, fut plus laborieuse, Simon avait particulièrement de la difficulté avec le cardio en altitude et on en profitait pour prendre des pauses-photos plus régulièrement. La descente est ma Nemesis habituelle et je l'affronte petit pas par petit pas, une chance que le chemin fait des dizaines de zig zag sinon je crois que j'aurais opté pour la position boule et j'aurais roulé jusqu'en bas... probablement une mauvaise idée.
Ouf première pause de notre longue journée de marche, la montée s'annonce ardue

Réaction de Simon en arrivant au sommet : aaaaaa, (son un peu guttural) et il ''s'effoire''

Réaction d'Anne-Marie au sommet : Yes on est en haut la la la la la

Paysage de l'autre côté du sommet, tout aussi beau

Nous passons dans quelques petits villages berbères, ces petits amas de huttes dans les montagnes ont été branchés à l'électricité que tout récemment et l'eau courante n'est pas chose commune, donc c'est très pittoresque. Nous avons trouvé par contre que les villages étaient très sales, avec des déchets dans le milieu des ''rues'' entre les maisons avec des enfants qui jouent juste à côté, c'était vraiment choquant selon nos standards canadiens. Nous n'avons pas eu le temps de nous arrêter longtemps dans ces endroits car nous voulions arriver à Seti Fatma avant le coucher du soleil, on nous a offert le thé à plusieurs reprise, mais on ne sait jamais si c'est de bon cœur ou si c'est pour nous vendre des trucs, nous étions donc impoli selon leur culture, mais nous passions gentiment notre chemin. Quand nous avons finalement vu la fin du chemin avec le minaret de la mosquée de Seti Fatma au loin, je crois que tous les membres de mon corps en auraient pleuré de joie, ou de douleur!

Rivière de roches avec un petit village berbère perché dans la montagne

Oh lala que c'est beau de voir l'arrivée après 24 km de marche, nos mollets, cuisses et genoux en pleurent de joie

1 commentaire:

  1. Bravo à vous deux pour votre marche! Vos photos sont à couper le souffle! Quelle expérience de vie! Vous en aurez des images dans vos têtes! On continue de vous suivre! L'autre Sylvie... En passant, aujourd'hui premier juin, on a eu une belle journée ensoleillée avec une belle chaleur! Ça fait du bien à notre moral après l'hiver terrible que vous avez manqué!

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