30 octobre 2014

Voici Grand-Papa Bis!

Nous ne vous l'avions pas formellement présenté, ce vieux de la vieille. Il arpente les routes néo-zélandaises depuis longtemps, il a plus de 325 000 km derrière le capot. Sa reluisante peinture blanche cache quelques touches de couleurs verte et mauve retraçant ses jeunes jours. Il commence à geindre à plus de 2500 rpm et peut se plaindre de quelques courbatures dans sa suspension arrière. Ses portes et serrures pourraient avoir besoin d'un peu d'huile, mais il nous accompagne dans un voyage confortable et parfois frais la nuit. C'est notre fidèle compagnon de voyage pour près de 40 jours : voici « Grand-Papa Bis »!

Notre bon Grand-Papa Bis avec les nuages qui sont pris derrière les montagnes, nous étions heureux de sortir de la grisaille pour arriver à ce beau soleil! Nous ne le voyons pas sur la photo, mais il vente quand même vraiment fort!

Première longue route sur l'île du sud, direction Lake Tekapo. Nous sommes un peu déçu, le ciel n'est pas de la partie, c'est très nuageux et quand tu te rends dans une des cinq réserves mondiales de ciel noir, tu espères que le ciel sera dégagé pour bien profiter des étoiles et de la voie lactée. C'est donc dans le petit crachin brumeux que nous faisons notre chemin dans les montagnes, puis c'est la lumière éclatante et le ciel bleu. Les montagnes, ces coquines copines, retiendront le mauvais temps pour plusieurs jours, nous laissant, pour cette nuit, profiter d'un ciel étoilé parfait.


Simon sur le bord du lac Tekapo, avec notre premier coup de coeur pour les sommets enneigés

Église des bergers sur le bord du lac, existe-t-il un endroit plus joli pour être en paix!

Nous ne pouvons pas uniquement nous fier sur Grand-Papa Bis pour faire le voyage, nos jambes ont besoin de faire leur part de trajet. Nous partons donc de bon matin (pas si tôt, Grand-Papa Bis est douillet et nous dormons jusqu'à au moins 8hr le matin), pour une randonnée bordant le lac puis montant jusqu'à l'observatoire faisant partie de la réserve naturelle de ciel noir. C'est tout un plaisir pour les yeux de voir pour une première fois ces montagnes au sommet enneigé qui sculptent le centre de cette île. Je crois que toute cette beauté nous fait perdre un peu la mémoire, car nous répétons souvent : Ha! Que c'est beau! As-tu vu comme c'est beau? Vraiment beau! Bref, à chaque pas, nous découvrons un nouveau point de vue qui nous ravie et nous laisse un peu pantois.

Nous débutons la randonnée en t-shirt avec ce gros soleil, mais bien vite le vent nous donne le goût de retrouver nos chandails de laine

Pour avoir de la montagne, il y en a tout un paquet

AMB qui apprécie la vue
Super Grand-Papa Bis prend le relais jusqu'au Mt Cook ou, pour les amateurs d'un certain Seigneur, celui porté sur les anneaux, la montagne solitaire. Dans la réalité, elle est loin d'être solitaire, entourée par autant de sommets que vous désirez en décompter, toutefois, c'est le big boss du coin s'élevant à plus de 3 724 mètres. Pour le moment, c'est le lac turquoise qui le précède qui nous épate, avec un peu de vapeur qui s'élève, les montagnes en arrière plan et sa couleur incroyable, c'est un gros wow!

Le lac et le mont Cook tout au fond, les nuages nous donnent aussi un beau spectacle

Le mont Cook, imposant et époustouflant

La brume qui s'élève du lac, cela donne un aspect hors de ce monde
Nous nous dépêchons un peu pour aller voir le Tasman Glacier, dans une randonnée de 3hrs en fin de journée, afin de devancer la pluie. La marche est très bien établie, nous traversons 3 ponts suspendus, certains avec plus d'aisance que d'autres et nous atteignons avec peine, en affrontant le vent froid des montagnes, le bord du lac d'où nous avons notre premier aperçu des glaciers néo-zélandais. Nous revenons au petit trot, la pluie sur les talons et nous nous installons pour la nuit, avec les dents qui claquent dans la froidure de la nuit. (C'est à ce moment où nous avons décidé de nous procurer des sleeping bag, histoire de pouvoir alléger le kit de nuit insuffisant quand il tombe quelques flocons de neige.)

Nos deux binettes durant notre randonnée juste avant la pluie

Glacier, montagnes, éclaircies, c'est très paisible cet endroit... sauf pour le vent qui nous harcèle!

3 ponts suspendus comme celui-ci parsèment notre randonnée, ils ne sont pas aussi long qu'à Coaticook, mais quand le vent se met à jouer avec le pont, ce n'est pas le moment le plus agréable de ma journée
Quelques icebergs flottent
Superbe paysage, derrière la photographe il y a le mont Cook qui est sur toutes nos autres photos, mais il ne faut pas penser que la vue s'arrête là, c'est tout autour que le paysage nous enchante
Le soleil nous accueille au réveil et nous profitons de ses rayons pour aller faire une courte randonnée, juste pour nous dégourdir les jambes. (Elles sont plutôt endolories des très nombreux kilomètres fait dans les deux randos d'hier!) La vue sur le lac, avec des icebergs qui y flottent et les montagnes qui l'encerclent est reposante, surtout assis les jambes étendues profitant de la chaleur d'une autre belle journée.



Glacier et montagnes

Angry bird

Nous sommes repartis à toute vitesse, la suspension dans le plancher (littéralement car la suspension arrière de notre nouveau-- lire très vieux-- camper se fait aller à chaque cahot). Nous avons fait notre chemin entre Christchurch et Akaroa en appréciant les paysages néo-zélandais de toute beauté, avec des collines verdoyantes et plusieurs champs de moutons, certains ayant encore leur rembourrage d'hiver, d'autres ayant l'air un peu frileux dans leur habit d'été.




Nous montons notre premier camp pour la nuit, nous sommes dans un camping/ferme de moutons. Les aléas de la beauté sauvage sont présents, Simon améliore l'odeur de sa chaussure en marchant dans un crémage moutonnier. C'est bien paisible, mais l'air pure de l'endroit n'a pas main forte sur la température qui chute une fois le soleil ayant tiré sa révérence. J'ai l'air d'un enfant de deux ans que ses parents ont emmitouflé avec un gros foulard et dont le capuchon l'empêche de bien faire ses angles morts, c'est mon kit « nuit froide néo-zélandaise ».


Au matin, avec le soleil qui nous fait fondre le frimas accumulé sur nos paupières, nous sommes prêts pour notre randonnée de plaisance. C'est plaisant, sauf que les mollets protestent avec force dès la première rencontre avec la côte éternelle, qu'ils devront affronter avec volonté durant les deux prochaines heures. Nos yeux, à l'autre bout de notre corps, n'entendent pas les protestations et profitent des nombreuses pauses pour bien mémoriser ce magnifique panorama.






Puis, c'est l'heure du dîner et la suite des choses, sur le dessus de la piste adéquatement nommée « skyline », nous profitons de la journée en ayant repris un bon pas. Nous passons parmi plusieurs bosquets de fleurs jaunes printanières, douces au regard, mais épineuses pour nos mollets déjà si éprouvés.




L'heure des genoux est venue et nous entreprenons la descente pour près d'une heure et demie. Nous avons dû faire face à un dangereux prédateur de chevelure brune. Un oiseau fonce droit sur moi en criant! Il est passé si près que j'ai émis un cri aussi puissant que le sien, assez que Simon croyait qu'il m'avait effectivement touchée. Je suis un peu ébranlée par cet assaut aérien, je mets mon capuchon pour un moment, mais dès que je le redescends, l'angry bird fait une deuxième tentative! Moi qui pensait que la Nouvelle-Zélande n'avait aucun animal dangereux, erreur, les oiseaux sont violents.


Je me suis remis de mes émotions avec un arrêt à la fromagerie locale, où nous avons essayé leur meilleur fromage. Ce ne sont pas les crottes de fromages québecoises dont Pascale et moi faisions un classement lors de notre tournée des régions du Québec, mais c'est quand même bien savoureux. Bon, c'est un peu inquiétant quand nous croisons le camion « pest control » à la sortie, mais notre estomac a tenu le coup, après l'Inde et l'Asie, rien ne peut le perturber. 


25 octobre 2014

Tchou! Tchou!

Ce n'est pas n'importe quel trajet de train, c'est un des plus beau rail au monde, qui passe dans des montagnes, par dessus des torrents, tout ce qui peut rendre un paysage dramatique est présent durant les quatre heures du trajet entre Christchurch et Greymouth.

Montagnes et rivière
Notre train en route vers Greymouth
Les nuages sont bas, mais cela rend l'ambiance entre plus intense et les quelques gouttelettes ne nous empêchent pas de profiter du train. Les plaines de Canterbury regorgent de champs et de moutons alors que les alpes néo-zélandaises s'élèvent sur notre chemin près d'Arthur Pass. Le paysage de l'autre côté des montagnes est tout aussi fantastique combinant d'autres montagnes aux pics enneigés, des falaises rocheuses, des rivières aux couleurs grises ou bleues...

Rivière presque "grise", la couleur provient de l'eau qui fond des glaciers
Le train passait sur quelques ponts au-dessus de gorges et rivières

À notre destination Greymouth, notre hôte Mary nous fait faire un petit tour rapide en auto de la ville, le chauffage au fond, avec nos sacs sur les genoux, une chance que ce n'était pas une très grande ville. Après des biscuits et un café, elle nous suggère une marche d'environ 9km sur la côte en nous disant qu'elle pouvait aller nous conduire en auto, et que le retour vers le village ajoutait quelques 3km. La randonnée est effectivement très jolie, surtout avec le soleil qui nous réchauffe et les vagues qui heurtent la côte. Seule « ombre » au tableau, le retour de 3km est plutôt un retour de 7km … Nous avions très hâte d'arriver en ville, où nous nous empressons de s'asseoir (les jambes en compote et le ventre criant famine) au resto pour déguster notre premier vrai repas néo-zélandais : pour Simon, deux jarrets d'agneau (ils aiment bien les moutons, mais ça ne l'empêche pas de vouloir en manger!) et pour Anne-Marie, une chaudrée de fruits de mer. Le tout, bien sûr, accompagné d'une excellente bière locale.  

Simon lors de notre randonnée ensoleillée (et plus longue que prévue) à Greymouth

Jolis paysages côtiers

Vue sur la Grey Valley, lors d'une courte randonnée bouetteuse derrière le B&B où nous logions
Les pics enneigés des Alpes du Sud, durant le retour en autobus vers Christchurch

24 octobre 2014

Christchurch

Notre premier contact avec la Nouvelle-Zélande fut « spécial ». Au centre-ville de Christchurch, nous avions l'impression d'être en plein milieu d'un grand stationnement en gravier … en reconstruction. Et notre impression était exacte. En raison des deux séismes de 2010 et 2011, une grosse partie du centre-ville a été détruite, et la ville continue toujours à s'en remettre. Des bâtiments encore debout mais inhabitables meublent la ville ici et là, le plus « populaire » étant la Cathédrale de Christchurch, qui a complètement perdu la tête (lire son clocher) ainsi qu'une partie de sa toiture. Nous ignorons toujours si elle sera reconstruite ou détruite. C'est aussi le cas de plusieurs bâtiments historiques qui n'ont pas pu résister au tremblement de terre de 2011. Ça laisse donc la ville dans un drôle d'état, en chantier depuis plusieurs années.

Symbole de la ville, au centre du square principal, c'est un peu comme une ville avec le coeur brisé qui tente de s'en remettre
Ces tragédies ont cependant laissé place à de jolies choses. La première étant la conversion de plusieurs conteneurs à bateaux en des boutiques de tout genre, le centre d'achat s'appelant « Re:Start », faisant clairement allusion à la transformation qui fera renaître Christchurch. Ici et là, nous croisons également plusieurs touches artistiques amusantes : des bancs-moutons colorés, un gros jeu d'échecs de rue, des bibliothèques de rue... C'est l'ouvre de deux compagnies qui cherchent à remplir, temporairement, les trous laissés par les séismes.

Cela ne ressemble à rien, mais les boutiques sont très chouettes!


Moutons urbains
Malgré ces tremblements de terre, nous avons eu du bon temps dans cette ville en reconstruction. Le soleil étant de la partie, nous en avons profité pour se promener dans le jardin botanique tout en fleurs (c'est le printemps!). Le beau temps nous a dit un coucou, le temps de profiter d'un café au soleil dans les jardins, c'est très apprécié.

La ville est tout de même le centre économique et culturel de l'île du sud et c'est surtout au musée de Canterbury que nous avons pu le constater. Il y avait un peu de tout, de la reconstitution d'un ancien quartier néo-zélandais avec une grande section sur l'Antarctique que nous avons trouvé très intéressante.

Art Maori, le peuple indigène de la Nouvelle-Zélande


Hum, pas certaine que Simon ira bien loin sur son nouveau bolide
Nous avons goûté pour la première fois à la gastronomie néo-zélandaise en visitant le Christchurch Farmer's Market, un superbe marché où il y avait tout pleins de produits préparés. Notre choix s'est arrêté sur un scone (très « English ») aux fruits et chocolat blanc. Notre tournée de la gastronomie s'est poursuivie avec une pizza hawaïenne, mais la garniture était beaucoup trop sucrée. En soirée, nous nous sommes également permis une sortie dans un pub irlandais pour prendre une bonne pinte de bière accompagnée de nachos avec des fèves et de la relish sucrée … Bon, mais spécial! Comme vous pouvez le constater, la nourriture d'ici est influencée par plusieurs nationalités, ce qui peut donner des résultats peu concluants, mais amusants et nouveaux!

Le marché hebdomadaire de Christchurch

AMB aime bien la cuisine d'influence irlandaise
Après la ville, nous partons découvrir pour la première fois les paysages néozélandais sur le « TransAlpine Railway » ...

Ne vous en faite pas, ce n'est pas le TransAlpine, c'est le tram de la ville qui ne fait qu'un court circuit pour l'instant, les reconstructions se poursuivant

Royal et bleu

Durant nos derniers jours dans la région de Sydney, nous en avons vu de toutes les couleurs. Du jaune soleil agrémenté de bleu azur jusqu'au vert forêt avec une touche de blanc neige. Ce fût chaud et froid, il y a eu des hauts et des bas, bref nous nous serions cru dans la chanson de Katy Perry « Hot and Cold ».

Au Royal National Park, juste au sud de Sydney, nous avons compris qu'il serait différent de camper dans la région, le premier camping étant complet et le second à 1 heure de route... La balade additionnelle en voiture a été récompensée par des paysages côtiers magnifiques et par la traversée d'un viaduc, en courbe et le long d'une falaise, assez impressionnant! Notre petit camping était situé en bordure de l'océan, pas mal comme « setting ». Dans le parc, nous avons fait une randonnée de quelques heures, en bordure de falaises qui chutent abruptement dans la mer, jusqu'à une petite plage de sable, où nous avons osé deux fois d'aller dans l'eau froide et agitée

Petite plage près de notre camping, la route était très jolie!

Simon n'a pas peur du vide, mais ne se tient quand même pas trop proche du bord pour ne pas trop m'effrayer

Vue que nous avons le long de la randonnée dans le Royal National Park, c'est vraiment très beau

Un gros lézard qui nous dit bonjour
Nous avons relaxé ici et même été nous baigner un peu, c'est pas chaud chaud

Dans les Blues Mountains, nous avons suivi notre premier cours de fesses d'acier (encore plus intense que fesses de fer offert dans les gym au Québec). Le concept en est simple, vous choisissez une randonnée dans laquelle il y a les mots « Giant Stairway » et « Scenic railway ». Il faut d'abord se rendre compte que l'escalier géant n'est pas nommé ainsi car il comporte de grosses marches, c'est plutôt le contraire, ce sont de minuscules marches taillées à flanc de falaise qui descendent en serpentins agrémentées parfois d'une main courante détruite par ce qui nous semble avoir été des éboulis de roches de taille importante. Vous l'aurez donc compris, c'est le nombre de marches qui lui donne son aspect gigantesque. Ensuite, vient une sympathique marche dans la forêt jusqu'au téléphérique, que nous nous empressons de ne pas prendre. Bien sûr, pour un cours de fesses d'acier, il faut prendre les 1234 (comptées par moi-même lors de l'ascension) marches de l'escalier qui remonte sur le haut de l'escarpement.

Pour cet exercice, nous avons eu de la chance, le ciel ne nous est pas tombé sur la tête, il a préféré garder cela pour le lendemain. Nous avions heureusement choisi de nous prendre un hôtel pour la nuit, dormir dans l'auto aurait été sinistre dans ce déchaînement des éléments. Durant la nuit, il ventait à écorner l'étable au complet avec la pluie qui fouettait la fenêtre du pignon dans lequel nous avions élu résidence. La température s'est ensuite mise à descendre et bien que le lendemain matin nous semblait prometteur avec ces quelques éclaircis, ce n'était que le calme dans le milieu de la tempête. Nous en avons profité pour aller au cinéma pour voir un programme double, en plus il était en rabais, mais le petit prix n'incluait pas le chauffage et j'ai gardé ma tuque tout le long du film. En sortant, le stationnement s'était transformé en lac et l'autoroute était fermée pour cause de route glissante et risque de neige! Le lendemain matin, aux nouvelles, nous avons vu que la région avait eu droit à une tempête de neige! Nous étions juste sur la limite du mauvais temps, donc une de nos seule rencontre avec la neige depuis janvier dernier s'est limitée à la voir sur des voitures, mais quand même c'était intense. Je dois vous avouer être un peu inquiète pour un monsieur avec qui nous avions jasé la veille (conversation : nous lui avons montré comment ouvrir l'écran de l'ordinateur de l'hôtel...) Bien, ce charmant monsieur avait prévu une randonnée d'une nuit dans les montagnes, j'ai bien peur qu'il se soit transformé en popsicle avec toute la pluie et le temps sous zéro. Il n'y a eu aucun cas de décès rapporté par les nouvelles, alors j'ai bon espoir qu'il soit en pleine forme.

La chute n'avait pas un gros débit, j'imagine que quelques jours plus tard, après la tempête, il y avait plus d'eau

Bandana man dans les Blues mountains
Malgré les nuages, c'est très beau comme paysage

Nous aurions pu prendre le téléphérique sur ce rail, mais nous avons préféré les marches... je peux vous dire que nous avions la même dénivellation à faire


Vue de la vallée de notre piste de randonnée, sous la corniche, très chouette comme endroit, mais je me tiens loin du bord!

Le beau paysage des Blue Mountains