Nous avons décidé, après avoir vu
les beaux paysages de la région de Konglor, de faire ''The loop'',
comme elle est appelée dans nos guides. Il s'agit d'une boucle de
400 km que l'on fait en scooter sur une durée de 3 jours.
Nous sommes donc partis à la recherche
d'un scooter le matin et laissez-moi vous dire que la boucle est
populaire car nous avons eu de la difficulté à trouver, en fait
nous avons dû opter pour un semi automatique, ce qui rend la tâche
de Simon un peu plus fatigante, mais au moins nous pouvons partir.
C'est sous un ciel sans nuage avec un soleil brillant et très chaud
que nous partons à l'aventure. Nous n'avons que deux petits sac à
dos avec bien peu de choses, mais de quoi aurions-nous besoin
vraiment... nous verrons demain en fait! La route est belle et
asphaltée, on roule en s'arrêtant à quelques endroits, on grimpe
pour voir un point de vue sur la région et on s'arrête sur le bord
d'une rivière.
Je tente de m'acheter une seule mangue comme
collation, mais la dame n'a pas de change pour mon 10 000 kip
(1.25$), alors j'hérite d'une deuxième mangue et d'un régime de
bananes! La fin de la première journée, la route se met à monter
en de sinueuse petites courbes, les habilités de Simon pour le
semi-automatique sont confirmées puisque nous arrivons en haut sans
soubresaut. Notre première nuit se passe sur le bord d'une ancienne
rivière qui est maintenant une terre inondée pour le nouveau
barrage hydroélectrique de la région. Avec les montagnes
vietnamienne en fond d'écran et les arbres qui se retrouvent au
milieu de l'eau, c'est quand même un paysage saisissant.
Un petit
vent s'est levé et j'ai sorti mon foulard, rien d'alarmant, mais on
se dit crime il fait frais, ça contraste avec le 40 degrés de ce
matin! Il n'y a pas d'électricité (c'est en panne) donc on finit
par participer au BBQ sur le bord d'un feu de camps organisé par
notre hôte avec tous les autres ''motards'' de la soirée. Au moment
du brossage de dent dans la pénombre créé par nos lampes frontales
(panne oblige), je vois une silhouette inquiétante et recule d'un
seul mouvement, non sans émettre un son de peur, après
vérification, il s'agit bien d'un scorpion! Sandales dans chaque
main, Simon est prêt pour un combat qui se termine d'un seul coup;
bang : purée de scorpion.
Le matin, nous paressons un peu dans la
chambre car il fait très frais dehors et que nous n'avons que des
t-shirts dans nos petits sacs... c'est donc ça qui aurait été
utile; un chandail à manche longue! Juste lorsque l'on est prêt à
partir, après la soupe déjeuner habituelle de Simon, mais qui, ici,
avait aussi la vertu de réchauffer un peu son homme, la pluie se met
de la partie! La pluie au mois de mars au Laos, c'est très
inhabituelle, surtout lorsqu'elle perdure plusieurs heures... c'est
donc ça qui aurait été utile, nos imperméables! Après le dîner,
nous jugeons que l'éclaircie durera et nous partons donc à la
conquête de la route, et oui nous avons mis notre équipement, un
doublé de t-shirt pour Simon et triplé pour AMB, petit foulard dans
le cou, gros foulard sur les bras, deux pairs de bas de laine dans
nos sandales, yes on a tout un look! Simon se compare à la cloche et
l'idiot quand ils font de la moto pour se rendre à Aspen et qu'ils
sont congelés... bon ce n'est pas si mal mais il y a quand même un
peu de chair de poule au rendez-vous! Juste pour mal faire, notre
belle route asphaltée se transforme en rang de terre argileuse en
construction, n'oubliez pas qu'il vient tout juste de mouiller une
demie journée... devinez quoi, c'est plus un champ de boue de 15 cm
de profondeur qu'une route à proprement parlé. En scooter, c'est
l'idéal, ça swing à souhait, moi, bien sûr, je marche pour aider
Simon a avoir un meilleur contrôle, on roule pas vite du tout et nos
deux paires de bas sont maintenant recouvertes d'une mince couche de
boue, ce qui est bon pour la peau mais pas nécessairement pour la
laine... c'est donc ça qui aurait été utile, nos souliers de
marche! Bref, avec quelques km à 3 km/hr et les autres à vitesse
pépère, nous sommes arrivés à la ville suivante trois heures et
demie plus tard, nous avions franchi 60 km. Nous décidons de passer
la nuit ici, cela nous donne beaucoup de route pour demain, mais
bon... on est gelé et fatigué, rien qu'une noodle soup laotienne
(il n'y avait pas de menu, la dame nous a montré des nouilles pour
faire la soupe, nous avons fait oui ça semble bon, on va en prendre
deux!), celle-ci est surprennement agrémentée de calmars, une
surprise, mais la soupe est bonne et on avale le tout.
Pour la troisième journée, on se lève
tôt puisqu'il y a 240 km qui nous sépare de l'arrivée (oui sur les
400 initiaux...) Nous savions que la route est belle puisque nous
l'avions parcourue en tuk tuk lors de notre visite des caves de
Konglor. Donc, ça roule bien, le premier 80 km est en montagne, les
paysages sont vraiment saisissants, la pluie d'hier a eu du bon
puisque la fumée créée par les champs en feu (méthode annuelle
pour préparer le sol pour la nouvelle semence) est tombée et que la
visibilité est meilleure que ce que nous avons vu dans les dernières
semaines.
Une fois arrivée sur la route 13 (pratiquement la plus
grosse route au Laos), on peut faire de la vitesse (60-70 km\hr) et
on se rend jusqu'à un tout petit lac bleu turquoise près de Thakek,
notre destination finale. On se repose un peu parce que de mon côté,
je ne vous cacherai pas que j'ai, à ce point, beaucoup de difficulté
à descendre de la moto, mes muscles sont vraiment fatigués d'être
dans la même position non-stop et j'ai aussi le derrière
complètement écrapouti, mais bon on avale les derniers km et on
arrive, nous sommes bien contents, la ride a été divertissante!
Nous sommes maintenant près pour notre autobus de nuit, un bon 15
heures à se faire brasser, ça va faire changement! Heureusement
depuis, nous sommes à nous reposer sur l'île de Don Khone, les
palmiers, le Mékong, de jolies chutes, peut-être un prochain
article!